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14/06/2023

Entretien avec Andoni Ortuzar et Peio Etxeleku (V et fin)

« Le PNV est un antidote contre la dictature »

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Entretien avec Andoni Ortuzar et Peio Etxeleku (V et fin)

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… Vous Peio Etxeleku, vous êtes totalement sur cette philosophie ? Il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de cigarette entre vous, comme l’on dit ? 

PE : Il n’y a pas de différence. Et il y a une grande confiance mutuelle. Andoni fait confiance à l’équipe dirigeante du PNB pour avoir la bonne perception et la bonne approche politique adaptées à la spécificité du Pays Basque nord. En même temps, j’ai une très grande confiance dans la robustesse et le pragmatisme du parti pour avoir la politique la plus cohérente possible sur l’ensemble du territoire. 

Vous ne vous sentez pas comme le petit frère pauvre ? 

PE : Non ! Au contraire ! Comme je représente un territoire où le parti a un poids politique moindre que celui qu’il peut avoir en Biscaye, je suis aussi une forme d’aiguillon. Avoir des points de faiblesse et en avoir conscience, c’est garder sa capacité à se remettre en cause pour pouvoir être toujours dans une politique d’adaptation et de conquête en essayant de convaincre les citoyens. 

Il y a un proverbe français qui dit « l’espérance est un emprunt fait au bonheur ». Vous devez vous rappeler très bien le jour où est mort Francisco Franco. Vous étiez jeune homme à l’époque. Est-ce que ce jeune homme avait l’espérance de se retrouver à l’âge que vous avez aussi vite dans ce bureau, président de votre parti, dans votre Pays Basque qui a su grandir, devenir adulte et responsable si vite ? Est-ce que si vous aviez dit à ce jeune homme que dans quarante ans il serait chez lui au Pays Basque et serait le président de ce parti, vous l’auriez cru ? 

AO : J’ai vécu les dernières années de Franco et je me souviens très bien du jour où il est mort. Ma famille a ouvert le champagne ! Nous étions une famille nationaliste, aussi bien du côté de mon père et de ma mère, qui avait été persécutée par le franquisme. Je ne voulais pas de dictateur à proximité et encore moins l’être un jour. Le PNV est un antidote contre la dictature. Au PNV, nous ne sommes que des maillons dans une chaîne. Parfois, il arrive que l’on soit un maillon fort comme quand on est président du parti. Mais j’ai commencé à militer à l’âge de treize ans. Jamais je n’aurais pensé à treize ans que je pourrais devenir le président du PNV. Il y a quinze ans, je ne le pensais pas non plus. Le jour où j’arrêterai, je serai fier et heureux si j’ai rendu le parti plus fort que quand j’en ai pris les rênes. Ce n’est pas une obsession. Je ne cherche pas rester plus longtemps ou à travailler pour avoir mon buste quelque part… Nous vivons tranquillement dans l’anonymat. 

Vous pensiez que de votre vivant, après les années franquistes, voir de vos yeux ce Pays Basque dynamique, moderne, jeune et démocratique ? Vous pensiez que ça allait aller aussi vite ? 

AO : A la chute du franquisme, on a connu une crise économique terrible en Espagne parce que quand les frontières se sont ouvertes avec l’Europe, le pays était complètement dépassé. Le pays avait vécu en autarcie pendant des décennies. Ce que l’on peut mettre au crédit du PNV, c’est d’avoir pris des décisions critiques. D’abord travailler pour la transition sur la voie de la réforme et pas de la rupture radicale. Il y a eu un grand débat au Pays Basque sur ce qu’il fallait faire : participer au processus politique de Madrid ou rompre les liens et entraîner une révolution ici. A cela, s’est ajouté la décision de s’engager dans l’autogouvernement et d’assumer le pouvoir politique qui était entre nos mains pour reconstruire l’industrie. Ça n’a pas été une décision populaire à l’époque parce que c’est nous qui avons dû fermer les usines et licencier des personnes. Mais c’était pour rebâtir les conditions de la prospérité économique future et faire en sorte que le Pays Basque soit ce qu’il est aujourd'hui. Cela, on le doit en grande partie au principe d’autogouvernement et à la valeur des personnes qui étaient au pouvoir dans les années 1980.

 

Entretien réalisé par la Semaine du Pays Basque n°1529, à la veille des élections forales et municipales

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