Sans une vraie mobilisation en défense de la langue basque, la proportion de bascophones en Iparralde continuera de diminuer : l’arrivée de francophones, mais aussi le départ vers d’autres territoires de jeunes bascophones ne fera qu’accentuer cette crise de la langue basque. A 20% de locuteurs bascophones, la pratique de l’euskara est déjà très difficile. Selon l’UNESCO, l’euskara est toujours en danger de mort, en Pays Basque nord. L’objectif des 30% de locuteurs doit être visé pour atteindre le seuil minimal de viabilité. Les budgets échangés depuis 2017, malgré l’inflation et la hausse de la demande, ne sont plus à la hauteur de la situation.

La nécessité d’un Statut de l’euskara, pour changer de braquet

EAJ-PNB défend un Statut de l’euskara qui assure une stabilité juridique et une politique linguistique beaucoup plus ambitieuse. Il doit accompagner et dynamiser l’apprentissage et l’utilisation de l’euskara. Actuellement, les efforts entrepris portent surtout sur l’apprentissage, via l’enseignement en euskara. Or, l’apprentissage nourrit l’utilisation et l’utilisation donne envie d’apprendre l’euskara.

Pour un cadre juridique stable et ambitieux, en faveur de l’apprentissage

EAJ-PNB pense que ce Statut de l’euskara permettra un cadre juridique beaucoup plus stable et ambitieux, via des processus d’expérimentation. Les mesures légales en faveur de l’apprentissage de la langue basque doivent être renforcées, pour massifier le nombre d’élèves, dans le primaire et réussir la transition entre le primaire et le secondaire : assouplissement des conditions d’ouverture de nouvelles classes en euskara, sur la base de la volonté des parents d’élèves, co-financements possibles de nouveaux postes d’enseignants bascophones, entre l’Etat, les Collectivités territoriales et la Communauté Pays Basque, investissement public dans des écoles privées dispensant un enseignement en langue basque, consultation de la Communauté Pays Basque sur toute réforme affectant l’euskara. En parallèle, l’OPLB doit porter à l’Assemblée Nationale et au Sénat, une initiative sur la reconnaissance constitutionnelle des langues dites régionales et sur la valorisation de ces langues dans les examens comme le baccalauréat.

Accélérer l’utilisation de l’euskara dans le quotidien

EAJ-PNB défend aussi ce Statut de l’euskara, pour accélérer l’utilisation de la langue basque. Les études sociolinguistiques sont claires : plus les personnes côtoient au quotidien une langue, plus elles sont incitées, à l’utiliser, quel que soit leur niveau, ou à l’apprendre et à la faire apprendre. Ce Statut de l’euskara doit favoriser « un paysage linguistique » beaucoup plus bascophone, via un consensus entre l’Etat et les Collectivités territoriales, pour que tous leurs services et leurs entreprises publiques utilisent l’euskara avec le français et le gascon en Bas-Adour, dans leur signalétique, dans les services d’accueil, dans leur communication externe et interne, ... Beaucoup de mairies, ainsi que la Communauté Pays Basque sont déjà engagées dans cette démarche. Leurs efforts seront vraiment utiles lorsque l’ensemble des pouvoirs publics agiront dans le même sens, et au premier chef, l’Etat français. Tous ses services et ses entreprises publiques sont exclusivement unilingues français : Sous-Préfecture, Trésor Public, Palais de Justice, Université, La Poste, EDF, ... Ils ont vocation à devenir bilingues et trilingues. Dans le même sens, l’augmentation de programmes bascophones via une nouvelle production audiovisuelle et audio en euskara, la création d’une télévision, d’une radio publique et de leurs versions Internet en euskara doivent être mis sur la table. 

EAJ-PNB suivra de près l’évolution vers une nouvelle phase de soutien public à la langue basque, dans les prochaines semaines et les prochains mois. EAJ-PNB prendra ou appuiera les initiatives qui iront dans le sens d’une revitalisation de la langue spécifique à ce territoire.