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28/03/2024
"Indar Berria, Euskadi Berria ", le slogan de l'Aberri Eguna célébré ce dimanche 31 Mars.
Mireia Zarate, secrétaire de l‘Euzkadi Buru Batzar, notre direction nationale, Joseba Diez Antxustegi, candidat tête de liste en Araba, aux élections autonomiques du 21 Avril prochain et Bea Berlanga, la secrétaire au Conseil national d‘EGI, Euzko Gaztedi ont présenté ce matin, les détails de l‘Aberri Eguna, le Jour de la patrie ou de la nation basque, organisé par EAJ-PNB. Les Jeltzale organisent leur acte principal, ce dimanche 31 Mars, à Bilbao, à la Plaza Barria. Ce 93e Aberri Eguna aura pour slogan : « Indar Berria, Euskadi berria », « une nouvelle force, une nouvelle nation basque ». Le premier Aberri Eguna eut lieu en 1932.
Mesdames Zarate et Berlanga, ainsi que M. Antxustegi ont présenté le manifeste de l’Aberri Eguna, approuvé lors de l’Euzkadi Buru Batzar, de ce lundi. Le voici dans son intégralité.
INDAR BERRIA, EUSKADI BERRIA
UNE NOUVELLE FORCE, UNE NOUVELLE NATION BASQUE
Dimanche 31 mars 2024. Aberri Eguna. Les Basques des cinq continents célèbrent à nouveau le jour de la Nation Basque, de notre Patrie. Un acte d’affirmation de notre identité en tant que Peuple, de notre singularité culturelle et de notre volonté collective d’exister et de survivre de manière différenciée dans le monde.
Il ne s’agit pas d’une revendication à l’égard de quoi que ce soit ou de qui que ce soit. Il s’agit simplement de l’expression sincère de notre appartenance à un pays, Euskadi, qui aspire, par la volonté express de ses citoyens, à disposer d’un espace en tant que nation, sur un pied d’égalité avec le reste des réalités nationales dans le concert international.
Nous plaçons cette demande dans un contexte particulièrement délicat et difficile. Cela fait maintenant plus de deux ans qu’aux portes mêmes de l’Europe, un douloureux conflit armé a débuté avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Depuis, la guerre s’est installée, avec ses conséquences dramatiques de victimes et de destructions, et malheureusement aucun signe à l’horizon d’un apaisement pour mettre fin à la terreur qui s’est installée. Pire encore, la crainte grandit de voir le conflit s’étendre aux pays voisins, nos alliés de l’Union européenne, en raison des menaces constantes de la Russie à leur encontre et de l’ardeur expansionniste de leurs dirigeants, qui aspirent à revenir à l’époque de l’Union soviétique.
Mais si la confrontation armée en Europe de l’Est ne suffisait pas à nourrir les tensions et les incertitudes, nous assistons depuis octobre dernier à une nouvelle explosion de violence brutale et inhumaine. L’action terroriste inhabituelle et sauvage menée par le Hamas en territoire hébreu, coïncidant avec le 50e anniversaire de la guerre du Kippour, a d’abord fait un millier de victimes israéliennes et provoqué l’enlèvement d’un nombre indéterminé de personnes. En réponse à cet acte terroriste, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a déclaré un « état de guerre », soumettant la bande de Gaza palestinienne, où vivent quelque 2 300 000 personnes, à une destruction systématique, provoquant dans un premier temps un exode, des persécutions, des harcèlements et des attaques aveugles contre une population civile qui se fait massacrer sans nourriture, sans eau et sans médicaments, sans que la pression internationale ne parvienne à arrêter une barbarie qui a déjà fait plus de 31 000 victimes civiles, dont beaucoup d’enfants. Il est effrayant d’observer l’indicible panorama de violence déclenché par le gouvernement israélien à l’encontre de la population palestinienne de Gaza. Un massacre qui, s’il n'est pas réparé, pourrait embraser tout le Moyen-Orient et transformer un différend atavique en une nouvelle crise mondiale.
La crise et le risque dominent aujourd’hui un monde qui va voir ses dirigeants les plus importants se soumettre à leur réélection. Aux États-Unis d'Amérique, une nouvelle élection présidentielle aura lieu. Un processus démocratique nouveau se met en place sous la menace d’un retour au protectionnisme et du retour du Trumpisme, avec les tensions et les conséquences que cela implique.
En Europe aussi, il y aura des élections, tant dans les organes de l’Union que dans de nombreux pays qui nous entourent. Face aux défis se profilent à l’Est, au Moyen-Orient et de l’autre côté de l’Atlantique, l’Europe devra se renforcer en tant que communauté politique et de défense. Le renforcement de ses structures et de son action commune lui permettra de jouer un rôle réellement pertinent sur la scène internationale.
Or, les premiers signes que l’on peut observer sur l’avenir imminent de l’Union européenne ne vont pas dans ce sens. Les formations politiques traditionnelles cèdent la place au populisme. Les germes d’une extrême droite autarcique, xénophobe et limitant les droits émergent partout. La France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Hongrie semblent céder au leadership des partis radicaux. Dans cette situation, les questions fondamentales et communes à tous les citoyens européens restent en suspens en l’absence de réponses conjointes et efficaces qui abordent, outre la défense et la politique étrangère commune, la crise climatique, la transition énergétique si nécessaire et le vieillissement de la population.
L’activité politique en Espagne se caractérise également par des aspects décourageants, typiques d’un État démocratiquement immature. La polarisation permanente, les querelles incessantes, les tentatives de délégitimation de l’action gouvernementale et l’absence de consensus de base se traduisent par une désaffection notable de la société à l’égard de la politique. Aucun des problèmes structurels de l’État, fondamentalement sa reconnaissance plurinationale, n’est abordé. Les tentatives visant à déjudiciariser la politique et à ramener dans la sphère du dialogue démocratique les différentes sensibilités nationales qui sont historiquement mal à l’aise avec le cadre étatique actuel ont du mal à trouver une issue. Les faits nationaux restent méconnus, au détriment de la promesse faite par le nouveau gouvernement d’initier des processus de dialogue.
Euskadi attend l’opportunité d’actualiser, d’étendre et d’améliorer son autogouvernement. Il s’agit d’une revendication qui ne s’éteint pas et qui doit être abordée sans excès, mais aussi sans vetos empêchant un large consensus. Un consensus qui, nous l’espérons, se concrétisera en premier lieu dans la sphère basque, afin de pouvoir être présenté avec suffisamment de force à l’État. C’est un chemin complexe mais inévitable, tout comme le processus d’actualisation de la LORAFNA, dont les premières étapes commencent à être franchies en Navarre.
Si le monde, l’Europe et l’Espagne vivent des moments importants, Euskadi vit également des moments exceptionnels. En ce qui concerne les données macroéconomiques, la situation de notre pays est bonne. Bien qu’elle sorte d’une période difficile, la Communauté autonome basque a actuellement un taux de chômage de 7 % selon la PRA, et de 6,3 % selon l’EPA. Plus d’un million de personnes travaillent et cotisent à la sécurité sociale, un chiffre jamais atteint auparavant.
En termes de croissance économique, le Produit Intérieur Brut par habitant au Pays Basque est supérieur à 35 000 euros, dépassant ainsi la moyenne européenne. Les exportations, quant à elles, ont augmenté d’année en année et dépassent aujourd’hui les 32 000 millions d’euros. Le secteur du tourisme a connu une augmentation notable, dépassant les neuf millions de nuitées l’année dernière. En matière d’innovation et de développement, la Communauté autonome basque a dépassé pour la première fois la moyenne européenne, au point que l’UE considère le Pays basque comme un « pôle d'excellence ». En matière d’environnement, les territoires basques ont réussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre. En matière de protection sociale, le taux de risque de pauvreté a continué à baisser et se situe six points en dessous de la moyenne de l’UE. Dans le domaine de l’éducation, le pourcentage d’abandon scolaire n’a jamais été aussi bas. L’indice de développement humain place le Pays basque parmi les 15 premiers pays du monde, à égalité avec le Canada, la Nouvelle-Zélande et la Belgique.
La justice sociale, l’égalité, la liberté et la solidarité sont les principes fondamentaux de l’action politique qui nous a conduits au modèle socio-économique que nous chérissons aujourd’hui. Ces fondements doivent également être la base en guidant le progrès de notre pays et de toutes les personnes qui le composent, dans un engagement intergénérationnel qui accompagne le développement politique, économique et social du Pays basque.
En résumé, on peut dire que le niveau de bien-être et de qualité de vie place notre pays dans une situation comparable à celle des États les plus avancés de notre environnement, et que le degré de satisfaction des citoyens atteint des niveaux proches de ceux qui sont remarquables dans les études sociologiques réalisées, dans notre région et dans l’ensemble de la Communauté.
Nous sommes chaque jour un peu plus une Nation, un « sujet politique » qui poursuit notre projection en tant que Peuple et qui cherche à tisser des liens communs de Bayonne à la Ribera. Des liens de coexistence et de respect mutuel. Renforcés par une langue qui se relève et se renforce en cherchant son véritable statut officiel sur tout le territoire de la langue basque, ainsi que dans les forums institutionnels de l’Union européenne.
La survie de l’euskara est un engagement ferme de notre société. Nous devons tous prendre la ferme décision de renforcer notre implication personnelle dans son utilisation comme langue habituelle dans tous les domaines de notre vie, depuis notre propre environnement familial jusque dans tous les espaces dans lesquels nous vivons : les mondes du travail, de l’éducation, du sport, des loisirs, de l’Internet, etc.
Ce n’est qu’ainsi, en prenant des engagements personnels et collectifs, que nous pourrons dire que la conscience nationale du peuple basque continue d’avancer, dans la Communauté du Pays Basque au Nord, dans la Communauté forale de Navarre et aussi dans les trois territoires du sud qui forment la Communauté Autonome Basque. Nous n’oublions pas la diaspora, le « huitième herrialde », la « huitième province » de notre pays, où l’héritage basque est vécu avec passion et engagement.
Oui, nous devenons de plus en plus une nation basque. Cependant, la confirmation d’une réalité solide et réaliste ne cache pas les déficits et les lacunes qui peuvent exister dans le même temps. Ils n’occultent pas non plus les ressentis ancrés au sein de la population. Ces perceptions, associées au climat général de volatilité, donnent l’impression que certains milieux veulent ouvrir un « nouveau cycle », en rupture avec notre passé immédiat. Il est vrai qu’un Peuple comme le nôtre, qui envisage sa survie dans l’avenir en tant que nation, ne peut vivre en permanence tourné vers le passé. Le passé doit nous servir, fondamentalement, à apprendre et à prévenir des situations que nous ne voudrions pas voir se répéter à l’avenir. S’aventurer vers l’avenir sans consolider ce que nous avons déjà accompli, c’est comme essayer d’escalader la plus haute montagne du monde sans cordes ni outils pour nous assurer des pas sûrs et fermes pour progresser. Ce serait mettre en péril non seulement l’avenir mais aussi le présent et le bien-être que nous avons atteint avec notre autonomie actuelle.
Le peuple basque décidera de la voie qu’il souhaite suivre dans son cheminement vers la totale liberté. La volonté de nos citoyens a toujours été le seul moteur qui a guidé nos pas. Il en sera toujours ainsi. C’est pourquoi, à l’occasion de cet Aberri Eguna 2024, EAJ-PNB appelle l’ensemble de la société basque à se mobiliser massivement lors des élections au Parlement basque du 21 avril prochain afin de consolider le projet politique d’Euskadi. Participons activement afin de démontrer notre volonté de nous gouverner, qui n’est autre que notre garantie de bien-être. Allons aux urnes pour continuer à construire, avec une force renouvelée, un Euskadi réel, égalitaire, plus juste, pacifique et meilleur pour toutes et tous.
Aujourd'hui, c’est Aberri Eguna. Le jour de la patrie des Basques. Mobilisons-nous pour le Pays Basque. Nous appelons tous les abertzales d’Araba, de Bizkaia, de Gipuzkoa, de Nafarroa et d’Ipar-Euskadi, ainsi que tous ceux qui sont dispersés dans le monde et regroupés dans les Euskal Etxeak, à célébrer et à revendiquer notre journée, en plaçant sur nos maisons et nos balcons notre emblème national, l’ikurriña.
Gora Euskadi askatuta ! Vive le Pays Basque libre !
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