M. Etchegaray a en effet décidé de retirer à Peio Etxeleku les délégations liées à son rôle de référent et d’animateur du pôle Errobi.

Cette décision brutale et sans concertation avec ce pôle confirme une pratique du pouvoir, éloignée de l’esprit de consensus et de respect mutuel censés guider le Pacte de Gouvernance de l’institution. Personne n’est dupe sur le fond de cette manœuvre politicienne. On cherche à écarter une voix libre, trop dissonante aux oreilles de certains. 

EAJ-PNB salue le courage politique de Peio Etxeleku sur les projets entraînant la destruction de terres nourricières à Kanbo, à l’origine du prétexte utilisé pour l’écarter. Il a agi en responsable politique, cherchant à apaiser la situation dans un dossier qui cristallise de fortes tensions sociales. Raréfaction du foncier agricole qui aggrave les difficultés du monde paysan, tensions sur le marché du logement, nécessité d’un développement économique spécifique sur un pôle Errobi, menacé d’être une zone dortoir. Sur des sujets aussi tendus, la pratique démocratique doit passer par le dialogue et l'émergence de différents lieux de débat entre citoyens et élus, entre élus eux-mêmes. Elle exige une large concertation avec les acteurs concernés, en particulier avec le monde paysan, pour asseoir les décisions prises sur une légitimité la plus large possible. Cette concertation n’a pas eu lieu. Elle est pourtant la seule voie démocratique possible proposée par Peio Etxeleku, pour construire du consensus apaisant. 

Derrière la sanction subie par Peio Etxeleku apparaît une pratique du pouvoir ancienne et clivante, loin d’être à la hauteur des enjeux et des crispations légitimes actuelles.