Elle était née à Bayonne en 1934. Elle fut membre d’EAJ-PNB. Professeure émérite de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, elle a enseigné à la Faculté Pluridisciplinaire de Bayonne-Anglet-Biarritz depuis sa création et était devenue directrice du Centre de Recherche en Études Basques de cette même université. Diplômée de Droit de l'Université de Bordeaux, elle était également titulaire des Diplômes Supérieurs de Droit Privé et d'Histoire du Droit de l'Université de Paris, avec une thèse de doctorat d´État sur « Les contrats de mariage du pays de Labourd sous le règne de Louis XVI. Étude juridique et sociologique », sous la direction d’Etienne Dravasa.

Elle découvrit un Droit basque inconnu des universitaires, fort différent de celui qui lui avait été enseigné. Ce droit la passionna, à tel point que sa thèse terminée, elle consacra sa carrière, lorsque ses obligations statutaires lui en laissaient la possibilité, à ce droit si injustement méconnu. Elle a fait toute sa carrière en collaboration avec Goyo Monreal qui fut le premier recteur de l’Université du Pays basque/Euskal Herriko Unibertsitatea, à sa création le 25 février 1980.

Elle fut officier des Palmes Académiques et titulaire de la Croix d'Or du Mérite et du Dévouement Français. Elle a reçu le Prix Eusko Ikaskuntza/Caja Laboral Popular d'Humanités, Culture, Arts, et de Sciences Sociales (2006), et le Prix de la Fondation Sabino Arana (2011).

Femme drôle, pleine d’humour et de vie, elle disait avoir deux amours dans sa vie : l’Ikurriña et le bon vin rouge, de Bordeaux de préférence. Lors d’une interview, elle se confia à Nora Arbelbide dans Euskonews & Media. Elle dit entre autres de ce droit spécifique : « c’était un modèle de société. Le pouvoir appartenait aux maisons, aussi bien au Pays basque Sud qu'au Nord … Il révèle un état d'esprit différent de celui qui existe ailleurs. Le droit n'était pas individualiste. Le droit de propriété au Pays basque était collectif, ce qui explique le succès des coopératives … L'héritier est, en vérité, seulement le gestionnaire des biens, il ne pouvait pas vendre. En basque on le nommait etxerakoa, soit, celui qui est pour la maison … Il existait une égalité totale entre la femme et l'homme dans le droit basque. Il n'y avait aucune différence entre les deux sexes du point de vue juridique. C'était l'aîné qui héritait de la maison, femme ou homme. En Labourd, l'héritière avait le pouvoir de décision. Lorsqu'elle était en désaccord avec son mari, c'était sa voix qui l'emportait.

Maité Lafourcade aura contribué par son travail de recherches et d’enseignement, à vulgariserla spécificité du droit basque et à faire prendre conscience d’un « esprit des lois basques ». Goian bego Maite !

Photo : Maite Lafourcade, lors de la réception du prix Eusko Ikaskuntza-Ville de Bayonne. Source : Eusko Ikaskuntza