Toujours prête à s’engager dans les causes qu’elle estimait justes, elle a marqué l’histoire du Barreau de Bayonne et au-delà, par ses combats pour l’écologie et pour la défense de l’identité basque.

Ses actions contre les projets de bétonisation de la Côte basque, en faveur de la promotion des ikastola, mais aussi pour la défense des prisonniers politiques ou l’animation de la vie politique basque, témoignent d’un parcours guidé par l’idéal et la fidélité à ses racines.

Une avocate revenue à ses origines

Née en 1930 à Neuilly, d’un père biarrot et d’une mère originaire d’Ibarron, à Saint-Pée-sur-Nivelle, Marie grandit en région parisienne avant de suivre des études de droit à l’Université Paris I-Panthéon-Sorbonne. Avocate, elle rejoint le Barreau de Bayonne en 1960, après le retour de ses parents au Pays basque. Elle y exercera jusqu’en 2006.

Installée à Biarritz, elle choisit de renouer avec son héritage basque, apprenant la langue auprès de Jacques Etcheverry au Musée Basque, puis inscrivant ses filles à l’ikastola. Celles-ci compteront parmi les premières élèves de l’ikastola d’Arancou (1969), pionnière en Pays Basque nord.

Un engagement abertzale assumé

Très tôt, Maïté fréquente les milieux abertzale, aux côtés de l’avocat Maurice Abeberry et du mouvement Enbata. Elle défend les réfugiés et indépendantistes basques, et participe aux Aberri Eguna, des deux côtés de la frontière.

Sympathisante d’EAJ-PNB, elle suit avec intérêt le travail des fondateurs de la revue Ager (Ximun Haran, Jean Etcheverry-Ainchart, Michel Eppherre, Ramuntxo Camblong…). Soutien actif de notre liste « Euskadi Europan » aux élections européennes de 2009, elle accepte avec enthousiasme de figurer sur la liste du même nom en 2010, que j’ai eu l’honneur de conduire aux régionales. Son soutien fut important et nous garderons tous son enthousiasme et sa rigueur.

Précurseure en matière d’écologie

Bien avant que l’écologie ne trouve une place dans le débat public, Maïté et son mari Georges Hennebute mènent de véritables batailles pour préserver le littoral. En 1970, ils créent l’Association de défense de la Côte des Basques, en réaction à un projet immobilier pharaonique surnommé « le mur de l’Atlantique » : un immeuble long d’un kilomètre.

Si elle ne parvint pas à sauver l’hôtel Victoria, remplacé par le Victoria-Surf, elle dénonça sans relâche d’autres atteintes au littoral, du rejet des eaux usées de l’immeuble Sunset dans les années 80, jusqu’au projet de parking à Beaurivage dans les années 2010.

Une femme qui avait raison avant les autres

Eprise de justice, abertzale, et écologiste, Maïté Maniort a traversé son époque avec une longueur d’avance. Ses engagements ont forcé le respect de ses paires. Maïté, guztientzat eredu izango zara.

Jean Tellechea, colistier de Maite Maniort, en 2010

Article paru dans La Semaine du Pays Basque, n°1649, le vendredi 26 Septembre

La Semaine du Pays Basque 1649. zkian agertua, Buruilaren 26ko Ostiralean