Depuis lors, son objectif est de semer et récolter les fruits de ce travail progressivement. Le premier résultat est la présentation de 24 candidats dans 16 communes, lors du premier tour des élections municipales, ce dimanche 23 mars.

Quel est le bilan depuis le début de votre mandature, en tant que presidente de l’Ipar Buru Batzar

Le bilan est positif. Nous continuons la voie empruntée auparavant. J’occupe ce poste pour la deuxième fois. Nous nous sommes présentés à différentes élections y compris aux Européennes. Ce fut une aventure, mais c’était le moment d’agir, avec un risque calculé. L’Assemblée Territoriale a décidé depuis lors, que l’Alderdi se présenterait à toutes les élections. Cela est difficile, mais nous devons suivre cette ligne et nous nous y tenons. Que le Parti soit présent à toutes les élections est important pour gagner en visibilité. C’est absolument nécessaire.

Quelles sont les perspectives pour EAJ-PNB, concernant les prochaines élections? Lors des élections de 2008 (municipales et cantonales) le vote abertzale a progressé. Cette tendance à la hausse se reflétera-t-elle, lors des prochaines élections ?

Rien n’assure que ce vote abertzale soit à la hausse. L’abstention sera très élevée, mais notre objectif lors de ces élections est de rendre visible l’Alderdi. Cela est notre principal objectif. Faire campagne là où nous étions absents et nous renforcer là où nous étions présents auparavant.

Quels sont les objectifs de l’Ipar Buru Batzar pour cette prochaine mandature ?

Nos candidats sont présents dans les trois Territoires, c’est-à-dire, sur l’ensemble du Pays Basque nord : en Labourd, en Basse-Navarre et en Soule. Les candidats et Conseillers municipaux ont l’obligation de travailler conformément aux valeurs du Parti. Ce que nous réalisons n’est qu’un début, mais les pas que nous réalisons au rythme du Pays Basque nord, ont pour objectif de mettre le Parti à la place qui lui revient en Pays Basque nord. Je suis convaincue que le Parti a un espace politique concret et nous devons l’investir. Si nous ne travaillons pas, cet espace sera occupé par d’autres Partis. Cela ne se réalise ni en un an, ni en 4 ans, mais se concrétise grâce à de la constance et de la patience. Sans avoir peur du ridicule. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de la réalité actuelle. Nous devons apprendre de nos échecs et tirer le positif de tout ce que nous réalisons. Nous devons avancer sans aucune peur.

EAJ-PNB réclame une Collectivité territoriale spécifique pour le Pays Basque nord. Pourquoi ?

Le projet d’EAJ-PNB, le coeur de notre proposition était la fusion du Département avec la Région (la région a toutes les compétences en matière économique) de façon à nous permettre de communiquer directement avec Paris. Mais notre projet va trop loin pour la France et n’a pu se réaliser.

Nous demandons que grâce à cette institution, nous puissions détenir la gestion directe des fonds européens, doter l’euskara d’un Statut regional et nous renforcer sur le plan économique : coopération avec Hegoalde, coopération transfrontalière … et pour cela, il nous manque un contenu, les compétences.

Nous avons finalisé cette proposition en 2009, après avoir rendu public une première version, en 2002. Notre projet était le plus novateur, il avait un avenir, à condition d’oser la fusion entre le département et la région, même si cela devait se traduire en terme d’emplois. Que deviendraient les postes de travail du département, à l’issue de la fusion ?

Il est clair que notre proposition est viable et réaliste. Une étude de viabilité la confirme. Elle a un avenir certain. Et pour nous, cela est très important. Les propositions que nous formulons sont réalisées avec beaucoup de prudence, en prenant en compte la Constitution française. Et cette proposition entre dans ce cadre légal.

Il faut également souligner que le Conseil des Elus et le Conseil de Développement se sont appropriés notre projet, sans aller jusqu’au bout de la démarche puisqu’ils en sont restés à une Collectivité de niveau départemental.

EAJ-PNB présente 24 candidats dans 16 communes.Qu’en pensez-vous ?

Pour nous présenter dans ses 24 communes, nous avons analysé les lieux où nous avions une représentation et où nous avions travaillé auparavant. Là où nous avions déjà un conseiller, nous avons essayé d’en avoir un second. Nous cherchons à renforcer notre présence un peu plus et nous étendre ainsi dans les trois territoires. En Soule, nous savons que le Parti est trop absent. Nous nous en sommes rendus compte lors des élections cantonales.En Soule, ce n’est pas facile, les Souletins travaillent pour leur territoire. Si un candidat extérieur s’y presente, il est condamné à l’échec. Pour la première fois, nous avons un candidat en Soule. C’est cela semer.

Nous sommes en train de semer, pour ensuite en récolter les fruits. A mon avis, il faudra 10 ans pour obtenir quelque chose. Il nous manque au moins deux mandatures pour compter, avoir une influence. Depuis mon entrée en fonction à la présidence de l’IBB, j’ai d’abord réfléchi à notre situation interne, qui nous sommes et où peut-on aller. On trace des étapes et ainsi apparaît un  chemin. Nous sommes sur la route en commençant à nous présenter en tant que Parti. Cela est très important pour moi, de nous présenter en tant que Parti.

Nos candidats sont des personnes qui connaissent le terrain, qui travaillent pour leur Commune. Ce sont des Jeltzale qui travaillent comme Jeltzale.

Quels sont les principaux objectifs d’EAJ-PNB, au regard des élections européennes ?

Nous poursuivons le même objectif, celui de faire connaître EAJ-PNB, même si cela est difficile, à cause de la forte abstention previsible. L’objectif n’est pas d’avoir un député, l’objectif, c’est le Parti. De plus, le Parti a toujours été européiste. Nous travaillons localement tout en étant Européens. Nous avons besoin de davantage d’Europe.