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12/06/2023

Entretien avec Andoni Ortuzar et Peio Etxeleku (III)

« Ce sont les diputaciones qui fixent les niveaux et rĂ©coltent l‘ensemble des impĂŽts »

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Entretien avec Andoni Ortuzar et Peio Etxeleku (III)

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... En quoi consistent donc les élections forales ?

AO : Ça peut s’apparenter aux élections départementales si on fait un parallèle avec ce qui se passe en France, même si les diputaciones ont un champ de compétences beaucoup plus important que les départements. Et à la différence des élections départementales, ce sont des élections de listes pour l’ensemble des 4 diputaciones forales (Navarre, Biscaye, Araba et Gipuzkoa) et non pas par cantons. Nous avons des compétences importantes au niveau des diputaciones. La plus importante est liés aux impôts et à la fiscalité. Ce sont les diputaciones qui fixent les niveaux et récoltent l’ensemble des impôts. C’est l’un des derniers héritages de ce qu’étaient les fueros autrefois. Les trois diputaciones d’Euskadi – à savoir le Gipuzkoa, la Biscaye et l’Alava – se mettent d’accord avec le Gouvernement Basque pour répartir les impôts à 70 % au gouvernement et 30 % restent pour les gouvernances propres des diputaciones. Une partie est reversée également par la suite à l’État espagnol en contrepartie de compétences qui sont menées au Pays Basque et pour les charges générales de l’État. En plus de la fiscalité, toute la politique sociale, le soin aux personnes âgées, les infrastructures etc. sont de la compétence des diputaciones.

Les municipales sont également très importantes. Votre légitimité en dépend. Les trois grandes capitales des provinces d’Euskadi sont PNV : Bilbao, Donostia et Vitoria. Quelle est la situation du PNV dans les autres communes ? Vous êtes la première force ? Quelles sont vos ambitions et quel est l’esprit de cette campagne ?

AO : Plus de 80 % de la population est gouvernée par des municipalités PNV. Dans beaucoup de cas, nous gouvernons en coalition avec le Parti socialiste d’Euskadi de la même manière que nous sommes en coalition avec eux dans les trois diputaciones et au gouvernement basque. Le système est un système proportionnel. Il n’y a pas de second tour. Et donc il n’y a pas de majorité renforcée comme cela arrive en France. Il faut donc que nous trouvions des alliances et former des coalitions. Grâce à cette culture de la coalition qui nous caractérise, nous avons réussi à bâtir des alliances qui ont apporté beaucoup de stabilité aux institutions locales. C’est l’une des caractéristiques du modèle de gouvernement basque. Face à aux divisions permanentes et aux conflits qui règnent à Madrid, ici nous avons un fonctionnement qui nous permet de trouver une manière de gouverner et de voter les budgets à chacune des échéances.

Il y a eu pourtant des exemples comme à Donostia qui a été dirigée pendant un mandat par Bildu. Est-ce que cela vous a fait peur à ce moment-là ? Et pourquoi Donostia n’est pas restée sous la houlette de Bildu et est redevenue PNV ?

AO : San Sebastian est la capitale de Gipuzkoa et c’est une ville qui est très abertzale, au sens large. En général, on peut dire que le système politique basque se dirige vers un bipartisme imparfait. Ce bipartisme repose sur le PNV et Bildu. Les autres partis sont loin derrière et ne peuvent seulement aspirer qu’à entrer en coalition avec l’un de ces deux partis. La grande bataille politique est entre le PNV et Bildu, et de manière générale dans ces élections, nous avons certes des adversaires politiques mais notre ennemi, c’est l’abstention.

Vous nous disiez que la démocratie était à tous les niveaux puisqu’il y a des Biltzars dans toutes les communes. En revanche, il y a le Lehendakari et vous-même au sud et Peio Etxeleku au nord. Mais on a l’impression que quand vous êtes installés, c’est pour très longtemps. Vous vivez la démocratie au quotidien mais vous êtes très longtemps dans la fonction. Est-ce que ce n’est pas le point faible ?

AO : Je suis en poste depuis dix ans et Iñigo Urukullu depuis douze ans. Les mandats ici sont de quatre ans. Nous croyons que moins de deux mandats, ça n’est pas bon parce qu’il faut une certaine stabilité pour développer une politique. Mais plus de trois mandats ça n’est pas bon non plus. Aussi bien Iñigo Urkullu que moi-même sommes dans notre troisième mandat et il faudra qu’au sein du parti on pense à la suite … (à suivre)

Entretien réalisé par la Semaine du Pays Basque n°1529, à la veille des élections forales et municipales

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