Vecteur de transmission des valeurs culturelles de notre communauté, elle construit nos relations sociales. Elle joue même un rôle clé dans l’apprentissage d’autres langues. A EAJ-PNB, nous n’insisterons jamais assez sur l’importance de valoriser notre diversité culturelle et celle de faire de l’Euskara la mère des batailles.

La diversité linguistique est menacée. En Iparralde, le nombre de bascophones se stabilise autour de 51 000 locuteurs et environ 21 000 bilingues réceptifs, alors même que nous vivons une évolution démographique importante : notre communauté compte 320 000 habitants dont 30 000 nouveaux habitants arrivés entre 2001 et 2021. C’est pourquoi il est fondamental que les institutions soutiennent l’apprentissage et la pratique de l’Euskara dans tous les pans de la vie quotidienne pour tous les Basques comme les néo-Basques.

Des modes de transmission à développer

Au Pays basque, l’Euskara a du mal à faire sa place et il est difficile de le transmettre quand on ne l’a pas appris dans la sphère familiale. En effet, quand les deux parents sont bascophones, la transmission de l’Euskara se fait très efficacement : dans 4 familles sur 5. Dans les couples linguistiquement mixtes, la transmission de l’Euskara chute : dans 1 famille sur 4.

Personnellement, nous ne pratiquons pas l’Euskara à la maison. Pourtant, ma fille qui a été à l’école en Ikas-bi puis à l’Ikastola,  parle maintenant l’Euskara.  Ce changement de parcours, est pour nous une très bonne décision que nous avons prise.

Ces deux systèmes pédagogiques existent, et il est important qu’ils coexistent pour répondre aux demandes de chacun. D’après l’enquête de l’OPLB de 2021, 16,5% des personnes d’Iparralde souhaiteraient que leur enfant soit scolarisé dans le modèle bascophone tandis que 37,5% sont favorables à un modèle bilingue (type Ikas-bi). Globalement, c’est une demande qui est forte puisque plus de la moitié de la société exprime un intérêt fort ou très fort pour l’Euskara. Il est impératif de répondre à cette demande.

Normaliser l’usage du basque partout dans la société

Aujourd’hui, il y a de plus en plus de personnes qui viennent s’installer au Pays basque. Il est essentiel de pouvoir permettre à ces potentiels nouveaux locuteurs d’apprendre le basque pour comprendre la culture où ils sont et la faire évoluer. Or, c’est une évidence, apprendre l’Euskara en tant qu’adulte est plus dur. Entre le temps de travail et les impératifs familiaux, c’est forcément plus compliqué. A titre personnel, je me forme pour réapprendre l’Euskara . J’entends que certaines entreprises font ces efforts pour faire une place à l’Euskara au travail. C’est fantastique ! Il faut encourager le plurilinguisme dès l’école, puis l’encourager dans la sphère sociale, professionnelle, quotidienne. Sans ce volontarisme, ce sont notre culture et notre identité qui sont fragilisées. A EAJ-PNB c’est le modèle de société que nous défendons : une société inclusive, plurilingue et bascophone tournée vers l’avenir.

Alors le 21 février, célébrons l’Euskara ; Euskaraz bizi gaitezen !

Mathieu Membrede, artisan engagé. Président du biltzar Lapurdi Barnekalde de EAJ

Article paru dans la Semaine du Pays Basque n° 1618, le vendredi 21 Février 2025